50 années passées à sillonner le monde, ou s’évoque le nomade, cette presque non folie du no-mad, en quête de synchronicités, ces hasards et ces coïncidences qui vous rattrapent, au détour d’un aéroport, d’un chemin perdu dans la jungle ou de hauts plateaux irrespirables de beauté, d’endroits où la vague abonde, de plaines érodées, griffées. Des témoignages qu’il note sur des carnets parfois épuisés, humides, moites de sueur ou de pluie. Le nature writing en écho, face à cette privatisation de la beauté. François Servant aime se perdre jusqu’aux confins de lui même. Les mots sont longtemps restés recroquevillés sous ses doigts ! Ils attendaient que de les autoriser… chacun d’entre eux l’ont ramené à la lucidité, une réappropriation de lui-même. Il les expose aujourd’hui comme des draps défaits témoignent de l’étreinte passée et de ses respirations. Il lui faut de nouvelles errances, de nouvelles faims et nourritures, retrouver l’évidence qui accompagne chaque matin de sa vie sur la route.